Née en 1990. Vit et travaille entre Lyon et Paris
Fondatrice et membre du collectif de performance Les enfants de Diane depuis 2017
Fondatrice et Résidente des Ateliers Montebello
Hélène Hulak développe une pratique d’installation mêlant peinture, sculpture, textile et vidéo. Elle emprunte des images issues de la culture populaire susceptibles de connaître des mues successives. Elle joue et use, à outre mesure, de leurs codes afin de générer chez le spectateur une réflexion liée à notre rapport au genre et à notre environnement. Lors de performances, Hélène Hulak active et prend pleine possession de ces corps déformés, distordus et chatoyants.
"La pratique d’Hélène Hulak apparaît comme un cri. Un cri de guerre, un cri de rage, un cri de joie aussi. Dans sa production foisonnante de peintures, collages, installations et performances, des couleurs criardes détourent des corps, des tâches informes creusent des yeux et des joues, des textiles flashy se meuvent en ongles et en dents. Des silhouettes sans consistance, issues de l’imagerie médiatique, flasques et parfaitement virtuelles, se préparent à contre-attaquer. Elles sortent les griffes, menaçant de déchirer les surfaces planes pour en jaillir en puissance. Leur regard, perçant, se retourne contre les regardeur·ses ; elles deviennent des gorgones qui renvoient à l’expéditeur l’image monstrueuse, en deux dimensions, que le patriarcat a forgé d’elles. En se jouant des codes d’une communication visuelle sexiste, Hélène Hulak rend, avec joie et un humour grinçant, leurs armes aux représentations féminines."
Isabelle Henrion, Comissaire
"La nature du regard porté sur le corps de la femme, en particulier dans les médias dont le cinéma et la publicité, fait l’objet d’une déconstruction systématique dans le travail d’Hélène Hulak. Depuis ses études aux Beaux-arts de Lyon, dont elle est diplômée en 2018, elle s’inspire de l’imagerie banale qui promeut un érotisme objectivant du corps et participe à une vision sexualisée au service majoritairement d’un regard dominant et masculin. Ce prisme largement répandu impose aux femmes une vision déformée par des standards contraignants et caricaturaux. Hélène Hulak propose de réinventer cette image en partant de ces représentations traditionnelles afin de créer une contre-représentation de la subversion, et pratique ainsi cette forme de « dérèglement » au sens que lui donne la philosophe Geneviève Fraisse pour qui « Dérégler permet de s’introduire dans le mécanisme, de le subvertir ou de le transformer. C’est un choix : non pas inventer un ailleurs, ou supposer une alternative, mais utiliser les éléments du passé à l’intérieur même d’une pratique de subversion.* »
Cette déconstruction de la représentation d’icônes féminines remet en question le regard masculin qui exploite le corps des femmes en produisant des images principalement au service de sa propre jouissance. Afin de débarasser le corps de ces canons artificiels et opprimants, c’est la figure de la sorcière, l’usage de la caricature et la déformation de ces images iconiques qu’elle emploie. Elle exprime ces enjeux par la violence de la couleur et le recours à des techniques artistiques dites abusivement « féminines » telles que la couture ou le tricot, qui prolifèrent dans le hall et la mezzanine du musée comme des toiles d’araignées. Débarrassé des codes surannés de la représentation du désir, le regard rencontre la puissance du corps libéré et réapproprié."
Matthieu Lelièvre, comissaire
Fondatrice et membre du collectif de performance Les enfants de Diane depuis 2017
Fondatrice et Résidente des Ateliers Montebello
Hélène Hulak développe une pratique d’installation mêlant peinture, sculpture, textile et vidéo. Elle emprunte des images issues de la culture populaire susceptibles de connaître des mues successives. Elle joue et use, à outre mesure, de leurs codes afin de générer chez le spectateur une réflexion liée à notre rapport au genre et à notre environnement. Lors de performances, Hélène Hulak active et prend pleine possession de ces corps déformés, distordus et chatoyants.
"La pratique d’Hélène Hulak apparaît comme un cri. Un cri de guerre, un cri de rage, un cri de joie aussi. Dans sa production foisonnante de peintures, collages, installations et performances, des couleurs criardes détourent des corps, des tâches informes creusent des yeux et des joues, des textiles flashy se meuvent en ongles et en dents. Des silhouettes sans consistance, issues de l’imagerie médiatique, flasques et parfaitement virtuelles, se préparent à contre-attaquer. Elles sortent les griffes, menaçant de déchirer les surfaces planes pour en jaillir en puissance. Leur regard, perçant, se retourne contre les regardeur·ses ; elles deviennent des gorgones qui renvoient à l’expéditeur l’image monstrueuse, en deux dimensions, que le patriarcat a forgé d’elles. En se jouant des codes d’une communication visuelle sexiste, Hélène Hulak rend, avec joie et un humour grinçant, leurs armes aux représentations féminines."
Isabelle Henrion, Comissaire
"La nature du regard porté sur le corps de la femme, en particulier dans les médias dont le cinéma et la publicité, fait l’objet d’une déconstruction systématique dans le travail d’Hélène Hulak. Depuis ses études aux Beaux-arts de Lyon, dont elle est diplômée en 2018, elle s’inspire de l’imagerie banale qui promeut un érotisme objectivant du corps et participe à une vision sexualisée au service majoritairement d’un regard dominant et masculin. Ce prisme largement répandu impose aux femmes une vision déformée par des standards contraignants et caricaturaux. Hélène Hulak propose de réinventer cette image en partant de ces représentations traditionnelles afin de créer une contre-représentation de la subversion, et pratique ainsi cette forme de « dérèglement » au sens que lui donne la philosophe Geneviève Fraisse pour qui « Dérégler permet de s’introduire dans le mécanisme, de le subvertir ou de le transformer. C’est un choix : non pas inventer un ailleurs, ou supposer une alternative, mais utiliser les éléments du passé à l’intérieur même d’une pratique de subversion.* »
Cette déconstruction de la représentation d’icônes féminines remet en question le regard masculin qui exploite le corps des femmes en produisant des images principalement au service de sa propre jouissance. Afin de débarasser le corps de ces canons artificiels et opprimants, c’est la figure de la sorcière, l’usage de la caricature et la déformation de ces images iconiques qu’elle emploie. Elle exprime ces enjeux par la violence de la couleur et le recours à des techniques artistiques dites abusivement « féminines » telles que la couture ou le tricot, qui prolifèrent dans le hall et la mezzanine du musée comme des toiles d’araignées. Débarrassé des codes surannés de la représentation du désir, le regard rencontre la puissance du corps libéré et réapproprié."
Matthieu Lelièvre, comissaire