2023
Solo show à LPA St Antoine, avec des objets de Mélissa Mariller, Lyon
Peinture murale : pigments, acrylique et strass
Lampes et objets en fonte d'aluminium, fonte d'aluminium, acier et silicone (Mélissa Mariller)
Photos © Lucas Zambon
Peinture murale : pigments, acrylique et strass
Lampes et objets en fonte d'aluminium, fonte d'aluminium, acier et silicone (Mélissa Mariller)
Photos © Lucas Zambon
"Il suffit d’un bon film pour transformer un parking en drive-in. Et c’est avec Thelma et Louise qu’Hélène Hulak
a décidé d’intervenir dans les sous-sols du quai Saint- Antoine. Elle invite Mélissa Mariller à faire jouer ses objets dans cet univers.
Habituées à travailler ensemble, Hélène et Mélissa s'étaient déjà attaquées à l'automobile pour l’exposition Fury, organisée par Kommet en 2022. Le parking est donc la suite logique de cette aventure artistique. Il devient à cette occasion la scène d’une rencontre entre les fresques murales d’Hélène et les objets de Melissa autour de l’imaginaire du road trip. Version romantique du voyage infusé d’american dream, le road trip (littéralement voyage sur la route) est un incontournable de la culture nord-américaine. Il cristallise les valeurs contradictoires d’un peuple à la fois individualiste, libertaire, ultra-conservateur, pétri de règles morales rigides et vivant sur un continent-autoroute. Le voyage est ici une tentative de construction d’une nouvelle identité : l’individu s’élance là où il n’est pas pour essayer d’échapper à lui-même.
Les fresques murales d’Hélène y font très directement référence, puisqu’il s’agit de peintures réalisées d’après des images du film ou du tournage de celui-ci. Trois de ces images se succèdent sur un même mur, dans un ordre différent de celui proposé par le montage original. Face à nous, les héroïnes s’élancent dans les airs avant de filer, cheveux au vent, dans un désert infini. L’artiste vient réécrire la fin de l'histoire, qui s'arrête normalement juste avant la chute de la (bien-nommée) Ford Thunderbird pilotée par Thelma et Louise dans le grand Canyon. Si le film nous laisse sur cette victoire douce amère d’une libération obtenue au prix de la vie, il n’est pas question de sacrifice dans ce nouveau récit. A l’instar des deux conductrices, Hélène établit elle aussi un rapport de force face la violence à travers ses œuvres. L’artiste utilise le fluide (matériellement et théoriquement) et la mollesse comme des armes de résistance. Contrairement à ce qui est dur et solide, il est impossible de contenir et de briser ce qui ne prend jamais complètement forme."
Valentin Godard
Habituées à travailler ensemble, Hélène et Mélissa s'étaient déjà attaquées à l'automobile pour l’exposition Fury, organisée par Kommet en 2022. Le parking est donc la suite logique de cette aventure artistique. Il devient à cette occasion la scène d’une rencontre entre les fresques murales d’Hélène et les objets de Melissa autour de l’imaginaire du road trip. Version romantique du voyage infusé d’american dream, le road trip (littéralement voyage sur la route) est un incontournable de la culture nord-américaine. Il cristallise les valeurs contradictoires d’un peuple à la fois individualiste, libertaire, ultra-conservateur, pétri de règles morales rigides et vivant sur un continent-autoroute. Le voyage est ici une tentative de construction d’une nouvelle identité : l’individu s’élance là où il n’est pas pour essayer d’échapper à lui-même.
Les fresques murales d’Hélène y font très directement référence, puisqu’il s’agit de peintures réalisées d’après des images du film ou du tournage de celui-ci. Trois de ces images se succèdent sur un même mur, dans un ordre différent de celui proposé par le montage original. Face à nous, les héroïnes s’élancent dans les airs avant de filer, cheveux au vent, dans un désert infini. L’artiste vient réécrire la fin de l'histoire, qui s'arrête normalement juste avant la chute de la (bien-nommée) Ford Thunderbird pilotée par Thelma et Louise dans le grand Canyon. Si le film nous laisse sur cette victoire douce amère d’une libération obtenue au prix de la vie, il n’est pas question de sacrifice dans ce nouveau récit. A l’instar des deux conductrices, Hélène établit elle aussi un rapport de force face la violence à travers ses œuvres. L’artiste utilise le fluide (matériellement et théoriquement) et la mollesse comme des armes de résistance. Contrairement à ce qui est dur et solide, il est impossible de contenir et de briser ce qui ne prend jamais complètement forme."
Valentin Godard